Prose poétique sur la question du jeu, du langage et du silence, partition pour un acteur (ou un chœur ?), autant que traité dit « inoffensif » de l’art de l’acteur, Les Jours gris est écrite à partir d’une liste de questions concernant les enjeux de l’écriture dramatique et de la notion de «personnage » et de «situation ».
La friabilité des corps, l’absence de liens, la mort en devenir sont dits dans un parler déployé que l’auteur lance, sous la forme d’une spirale infinie. Il insinue ses doutes autant dans l’esprit de l’acteur que dans celui du public, ce dernier étant placé au cœur du processus du jeu et de l’écriture, le ludisme des jeux de répétitions renforçant la férocité de son contenu.
Ce Petit traité… aborde aussi la question de l’implacabilité de notre époque et son premier titre, Les jours gris, n’est pas sans faire écho à ce début de 21e siècle.
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Au pays du matin calme, l’empereur, pour le vingtième anniversaire de son couronnement, décide d’orner la salle du trône du plus beau paravent qu’on ait jamais vu jusqu’alors. Il convoque le peintre le plus célèbre de l’empire qui habite dans une caverne aux confins du royaume. Sur le paravent doivent figurer deux dragons, un bleu et un jaune, symboles de la royauté. Le peintre accepte d’accomplir cette tâche. Cependant pour que le résultat soit parfait, ce dernier pose plusieurs conditions auxquelles l’empereur devra se soumettre. Les exigences du peintre seront de plus en plus surprenantes et mystérieuses. La patience de l’empereur sera mise à rude épreuve.
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