PHARA THIBAULT « Je dirais que je suis d'abord et avant tout une dépaysée. Même si j'ai quitté Haïti il y a plusieurs années, j'attends toujours qu'on me souhaite sincèrement la bienvenue, je crois. Pendant ce temps, je m'épanouis dans le théâtre que je fais, que je lis, que j'écris. Le théâtre est mon moyen de survie, car il me laisse croire que ma parole vaut aussi. Avec cette parole, je recrée notre monde dans l'espoir d'arriver à un peu mieux le comprendre. J'ai commencé l'écriture de cette pièce un soir de printemps humide, dans mon lit, après avoir hurlé toute la journée à perte de souffle "Black lives matter", dans les rues de Montréal. J'ai écrit Chokola dans un vertige qui m'a poussée à coucher sur papier ce trop-plein qui m'habitait, mais surtout à répondre par le biais de ma propre histoire à cette question existentielle : comment le racisme peut-il se trouver même là où il y a de l'amour ? J'aimerais remercier le concours de l'Égrégore qui supporte la relève en écriture dramatique au Québec. Je sais que le jour où les arts donneront une réelle voix à la diversité, notre société fera un pas de plus dans sa quête d'égalité. (Photo : Phanie Ethier) Théâtralement vôtre, Phara » |