La mandragore [1982]
(Leméac Éditeur, 1982) 16.95$
Traduction(s)
Résumé Après maints subterfuges, un jeune Florentin un peu fou et ne sachant faire qu'une chose, l'amour, parvient à conquérir la belle épouse d'un docteur dévot et en tous points savant, sauf en un seul : l'amour. Librement adaptée de Machiavel, cette comédie propose une
désopilante réflexion sur les joies de la chair. Extrait « NICIA : Tu ne le connais pas. Scrupuleuse comme pas deux. Une vraie nonne! / LIGURIO : On peut soudoyer son confesseur. / NICIA : Son confesseur, c'est Fra Girolamo Savonarole! Il a le goût du martyre. On ne peut pas le corrompre. / CALLIMACO : Nous en trouverons un autre que nous mettrons de notre bord. / LIGURIO : Ou bien sa mère. Elle est folle comme de la marde d'avoir un petit bébé qui l'appelle grand-maman. / NICIA : Ça c'est possible, oui. Je suis sûr qu'elle fera tout ce qu'elle peut pour convaincre sa fille. » Revue de presse « Une farce délicieuse […]. Extrêmement rigoureux sous des dehors extravagants, ce texte participe de la veine truculente de Jean-Pierre Ronfard, et la mise en scène de Jacques Rossi fait bien ressortit sa fantaisie et son caractère fantasque. À la cuisine de la langue, l'italien réchauffe le latin et l'anglais, le français est assaisonné d'espagnol. Quant à la langue vulgaire quotidienne du petit peuple, elle correspond à l'accent québécois et vient pimenter la langue française châtiée des bourgeois. » Solange Lévesque, Le Devoir, 3 août 1998.&r
« Sans maniérisme gratuit, c'est une comédie croustillante, dangereusement corsée et délicieusement machiavélique. […] La pièce sera sans doute jugée offensante pour les biens-pensants. Pourtant, quel signe de santé que de pouvoir rire de ce qui est sérieux, pris dans un autre contexte. Même qu'à son insu, la pièce de Ronfard donne aussi à réfléchir sur le dilemme des mères porteuses, et sur ce que vaut la vie des sans abris dans la société actuelle. » Gilles G.Lamontagne, La Presse, 26 avril 1991.&r
« La désinvolture du dialogue passe, en grande partie, par l'anachronisme, ou plus précisément, par la juxtaposition intempestive du classique et du contemporain, de l'ancien et du moderne et dans un même souffle, du noble et du vulgaire, du soutenu et du familier, voire du latin, de l'allemand, de l'italien de pizzeria et de l'anglais, et même du joual et de l'argot. Ce faisant, Ronfard régénère la langue française en la maltraitant un brin, pour son bien et notre plaisir. L'effet de ces acrobaties lexicales est étrange: on croit d'abord (peut-être avec raison), à une solution de facilité, mais on découvre sous la surface une merveilleuse aisance dans l'écriture, un tonique sentiment de liberté chez l'auteur, des personnages extrêmement attachants par leur fantaisie et beaucoup plus proche de nous. Et cela fonctionne d'autant mieux que cette histoire de "ventre à louer" a acquis, depuis l'invention des bébés éprouvettes, des résonances étonnamment modernes. […] Bref, La mandragore est un spectacle à se mordre la joue, qui réjouira tous les enfants majeurs et vaccinés par sa robustesse rabelaisienne servie avec bonhomie et fantaisie. » Michel Vaïs, Le Devoir, 27 juin 1991.&r
« Disons que Jean-Pierre Ronfard a troussé une comédie à la fois florentine et libertine, une petite chose malicieuse, épicée, pétulante et pétillante, décadente, cochonne, rococo, frisée et bouclée. Une sonate de Scarlatti qui vole, vrille et virevolte comme un oiseau moqueur ou comme une hirondelle ivre de chaleur. » Martial Dassylva, La Presse, 19 novembre 1982.&r
« Il y a quelque chose de fascinant dans la "manière Ronfard", c'est cette façon désinvolte et à la fois rigoureuse d'organiser un récit où les temps, les genres et les tons se bousculent, où la théâtralité est dégagée de ses gangues traditionnelles est ramenée à son sens primordial: l'immédiateté. Chez Ronfard, tout est actuel, tout vient d'arriver, tout se prépare. » Robert Lévesque, Le Devoir, 20 octobre 1982. À propos de(s) l'auteur(s)
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