Prose poétique sur la question du jeu, du langage et du silence, partition pour un acteur (ou un chœur ?), autant que traité dit « inoffensif » de l’art de l’acteur, Les Jours gris est écrite à partir d’une liste de questions concernant les enjeux de l’écriture dramatique et de la notion de «personnage » et de «situation ».
La friabilité des corps, l’absence de liens, la mort en devenir sont dits dans un parler déployé que l’auteur lance, sous la forme d’une spirale infinie. Il insinue ses doutes autant dans l’esprit de l’acteur que dans celui du public, ce dernier étant placé au cœur du processus du jeu et de l’écriture, le ludisme des jeux de répétitions renforçant la férocité de son contenu.
Ce Petit traité… aborde aussi la question de l’implacabilité de notre époque et son premier titre, Les jours gris, n’est pas sans faire écho à ce début de 21e siècle.
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Neuf immigrants sont conviés à un examen de citoyenneté signé Olivier Choinière. Une voix, sorte de Big Brother canadien, leur pose des questions sur la culture et l’histoire canadienne, le plus souvent par le biais de mises en situation en anglais et en français censées tester leurs connaissances... ou leur docilité? Utilisant des archives et des extraits de disques de conversation, cet examen révèle les contradictions profondes de la société québécoise et canadienne d’aujourd’hui, et mesure le fossé qui sépare le discours d’un pays qui a tendance à s’idéaliser lui-même et la réalité des immigrants qui tentent de s’y intégrer.
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