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Création Les Productions À tour de rôle (Carleton-sur-Mer), 11 juillet 2006 Nombre de personnages 5 Personnage(s), 2 Femme(s), 3 Homme(s), 5 Acteur(s) | |
Résumé Une scientifique dans la trentaine revient sur sa petite île natale, afin d'y mettre en vente la maison abandonnée de ses parents. Elle constate que, depuis son départ pour la ville, les touristes, les pêcheurs et même la plus grande partie de ses habitants ont déserté l'île. N'y restent que quelques individus qui réservent à Clara bien des surprises…
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- Décor: Sur la scène, Charron entre. C’est une sorte de quêteux ou d’idiot du village, aux habits défraîchis et rapiécés. Il avance en marmonnant.
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L’auditorium d’une grande université new-yorkaise. Clara est debout sur l’estrade, seule, face à la salle bondée. Devant elle, un petit lutrin. Sur le mur, derrière elle, est projetée une présentation multimédia intitulée : « Easter Island’s cultural and ecological collapse : a lesson for our times. » Clara s’approche du micro.
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Dans un autre coin de la scène, comme s’ils ne faisaient pas partie du même espace que Clara, le Vieux et la Vieille s’avancent. Ils sont seuls. La Vieille regarde par la fenêtre.
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L’intérieur d’une vieille maison abandonnée, juste en face de celle où habitent les vieux. Totalement vide, le bâtiment est dans un état lamentable. De l’eau s’écoule même du plafond, à certains endroits
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Clara est seule en scène, comme si elle était isolée dans un espace hors du temps. Elle s’adresse au public avec une sorte d’urgence, comme si elle revivait les événements au fur et à mesure qu’elle les raconte.
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- Indication de production: Ce texte a été créé lors d’une résidence d’auteur aux Productions À Tour de Rôle (Carleton-sur-Mer, Québec), rendue possible par le soutien financier du Conseil des arts et des lettres du Québec.
- Caractéristiques des personnages: PERSONNAGES
CLARA, jeune femme à l’aube de la trentaine, spécialiste en archéologie, dont les recherches portent sur la chute de la civilisation autochtone de l’Île de Pâques et sur le désastre écologique créé par la surexploitation des ressources de cette île. Ayant, à la suite du décès de sa mère, soudainement craqué au cours d’une importante conférence, elle se retrouve sur son île natale, dans le but de mettre en vente la maison de ses parents. Ses retrouvailles avec l’île et les gens farfelus qui y habitent remettront en question ses choix, elle qui avait toujours mené sa vie de façon rationnelle.
LE VIEUX & LA VIEILLE, couple de vieillards sans âge. Ils habitent l’une des vieilles maisons de l’île. Ils sont empoussiérés par une routine qu’ils ne questionnent plus, comme si les jours se répétaient sans fin. Ayant jadis offert le gîte aux visiteurs, ils passent leurs journées à guetter la vie figée de l’île, où il ne se passe plus rien depuis longtemps. L’un est bougon et l’autre un peu fouine; l’une espère le miracle qui leur permettra peut-être, un jour, de partir, alors que l’autre, au contraire, refuse de voir le monde changer, jouant les « terroristes » du dimanche, avec son ami Charron.
CONSTANT CONSTANTIN, un agent d’immeubles un peu blasé malgré sa mi-trentaine, responsable de la vente des maisons sur l’île. Il y vient par le petit traversier, mais n’y habite pas : natif d’un village des alentours, il n’a jamais quitté son patelin, peut-être par lâcheté, ou par confort. N’ayant jamais eu de client, il ne compte plus, de toute façon, vendre aucune de ces vieilles baraques en ruine. Il finira par se lier d’amitié avec Clara, dont l’arrivée réveille en lui une sorte d’envie d’aller voir ailleurs s’il y est…
CHARRON, à la fois conteur et passeur, quêteux et barbocheux. Figure énigmatique, il est moqueur et vif d’esprit. C’est lui qui, moyennant un peu d’argent, fait traverser les gens d’une rive à l’autre sur sa minuscule embarcation, au gré des caprices de la mer et du vent. Il est un peu l’orchestrateur du beau et du mauvais temps, et on pourrait même croire qu’il choisit qui restera prisonnier de l’île et qui pourra repartir. Avec le Vieux, entre deux histoires, il orchestre même quelques mauvais coups.
LA MÈRE & LE PÈRE, à la fois souvenirs, fantasmes et réminiscences, ils appartiennent aux rêves et à la mémoire de Clara, dont le retour réveillera de quelques fantômes. Prenant tour à tour le visage de la Vieille ou celui de Constantin, ces personnages doivent être joués par les mêmes comédiens que ceux qui incarnent ces derniers. S’il est clair que la Vieille ne prend le visage de la mère de Clara que dans les rêves de celle-ci, le rapport entre Constantin et le père, lui, est plus ambigu…
Extrait « CHARRON : Par ici, l'embarquement. Ça sera pus ben ben long, à c't'heure. L'affaire d'une minute ou deux. Peut-être cinq. Peut-être dix. Personne le sait. Ici, avec la mer, on sait jamais quand est-ce qu'on part. Imaginez pour revenir! (Un temps.) Mais ça sera pus ben ben long, à c't'heure... Non. Pus ben ben long. » Revue de presse « Chevarie traite son sujet d’amusante façon. Il croise les temporalités, juxtapose les actions, va et vient par courtes scènes entre drôlerie (au détour absurde) et nostalgie […]. Théâtre dans le théâtre, le conte esquisse une mythologie insulaire très drôle. […] Ce spectacle, qui ne s’alourdit jamais de moralisation mais s’attache sagement à enrouler l’intime à l’enjeu social, est une belle réussite esthétique. » Jean St-Hilaire, Le Soleil, 17 juillet 2006. À propos de(s) l'auteur(s)
(Photo : Julie Rivard)
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Pascal Chevarie est né aux circ;les de la Madeleine (Québec), en 1975. Bachelier ès arts de l’Université Laval (Littérature et Études théâtrales, 2000), il obtient en 2003 son diplôme de l’École nationale de théâtre du Canada en...
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