M.P. narrateur du récit est témoin d'un accident mortel au coin de sa rue en plein centre-ville, un soir de Festival de Jazz et de frénésie estivale. Il entend ce cri tragique de la mort dans la nuit chaude qui emportera à jamais avec lui deux jeunes filles inconnues. Ce cri fait écho à un autre déjà entendu, jamais oublié, celui du petit frère Momo, mort dans la beauté et l'insouciance de sa jeunesse. L'enfant M.P., blond et diaphane, beau comme une fille avec ses questions absurdes, ses peurs de se noyer, apprendra à survivre et à ne rien oublier... RIEN.

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« M.P. : J'ai huit ans. | C'est le soir. | C'est l'été. | Nous allons nous baigner dans le lac que mon père Sauveur et mon grand-père paternel, Joseph, ont creusé. […] Nous descendons le sentier bordé de petits arbres fruitiers qui mène au lac, et je dis (voulant raconter quelque chose) : "Moi, quand j'avais cinq ans… " | Tous se mettent à rire. Je m'arrête. Quelque chose se casse. | Je fige net. | Rien ne paraît. | À partir de ce moment-là, je n'ai plus jamais raconté l'histoire de mes cinq ans. À partir de ce moment-là, je n'ai plus jamais raconté d'histoires. Jamais. J'ai gardé le silence. | Ma vie de cinq ans est tombée dans le lac | comme une goutte de sang | sur un chemisier blanc. »