Cloé ne supporte plus sa vie en ville. Elle a besoin d’air, de changement, de renouveau. En parlant avec Judy-Ann, la nouvelle barmaid tout juste revenue de la Colombie-Britannique, Cloé s’imagine pouvoir trouver ce qu’elle cherche dans un projet de survie en forêt. Contre toute attente, sa blonde Leïla accepte de la suivre dans cette aventure, pour le meilleur et pour le pire.

« LEILA : Ah ! Voyons, panique pas. C’est juste un ours noir, il va pas m’attaquer si je fais du bruit.

Leila commence à chanter Faith de George Michael. L’Ours essaie de lui répondre, mais sa voix est distorsionnée, on entend seulement des grognements d’ours.

L’OURS : Ah, je l’aime cette toune-là !

L’Ours essaie de chanter le refrain avec Leila, mais on entend toujours seulement des grognements. Leila a peur, mais l’Ours ne le réalise pas et danse.

LEILA : Voyons, je fais du bruit, pis tu t’éloignes pas. Je continue à faire du bruit, je continue, pis je vais mettre mes mains dans les airs pour te faire peur. Tu vas te sentir menacé, pis tu vas juste partir, en reculant.

L’Ours réalise que Leila a peur de lui.

L’OURS : Ben non, pas besoin d’avoir peur de moi. J’aimerais juste ça que tu me donnes de la bouffe. S’il te restait du beurre de peanut. Ou même des chips. Mais rien dans des pots en verre, j’commence juste à guérir.

LEILA : Là, là, y’a rien qui marche, la prochaine étape ça serait de faire la morte si tu m’attaques, mais j’ai pas le goût qu’on se rende là. Calvaire, j’aurais dû l’apporter sa maudite bombe à ours.

L’OURS : Non, non, pas la bombe à ours !

L’Ours met ses pattes devant ses yeux, et recule, pris de panique. Leila le regarde s’éloigner. L’Ours met des lunettes fumées, relève le col de son manteau de cuir, ramasse une guitare, se retourne, et fait le même mouvement de danse que dans le clip de George Michael. Leila l’observe, confuse, et certaine de rêver. Elle attend que l’Ours soit complètement disparu, attend encore un peu, puis revient au campement. Elle est désorientée. Leila rit, mal à l’aise. Elle regarde autour d’elle, puis sourit, contente d’avoir survécu à sa rencontre avec l’Ours. »