CEAD - Le jeu du pendu

Myriam, Louise, Luc et Serge ont organisé une surprise-partie pour la fête de Benoît, mais coup de théâtre : c'est le fêté, debout sur un fauteuil, une corde de pendu autour du cou fixée au plafond, qui les accueille. Le jeu qu'il leur propose, macabre, consiste à lui trouver une bonne raison de continuer à vivre. La question, dans cette comédie caustique, se pose à chacun...

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Caractéristiques des personnages: BENOÎT : Trente-cinq ans ce soir. Habituellement, on aime la compagnie de Benoît. C’est un type vif d’esprit, attentionné, caustique, moqueur. C’est le « comique » de la gang. Il a une bouille sympathique. Le genre de type qu’on invite à ses partys parce que, avec lui, on est assuré de rigoler. Névrosé. Ce soir, il est fébrile et cynique. Un genre d’Arlequin sombre. Il affiche avec provocation son désespoir. Pigiste en travail social. Il porte des shorts en denim noir, effilochés, un T-shirt noir et des espadrilles rouges. MIRIAM : Trente-trois ans. Belle, plutôt ronde sans être grosse. Miriam se dévalorise beaucoup. C’est une amoureuse de l’amour, une sensible, une spontanée. Une généreuse. Le genre de fille chez qui on peut arriver à l’improviste à deux heures du matin et qui vous offrira tout naturellement une soupe avec le sourire. Miriam est mère monoparentale d’une fille de quatre ans. Névrosée. Pigiste en socioculturel. Ce soir, elle porte une robe à motifs fleuris. LOUISE : Trente-deux ans. Grande organisatrice devant l’éternel. Le genre à classer ses épices par ordre alphabétique. C’est une fille exigeante, jolie, intelligente, compatissante. Elle n’accepte pas les échecs. Pigiste en organisation d’événements. Fumeuse. Névrosée. Elle porte une chemise de soie ivoire, des leggings à motifs similiafricains et des lunettes à monture noire. LUC : Trente-huit ans. Bon vivant, fin gourmet, aimant que les gens auteur de lui aient du plaisir. En apparence, sûr de lui. Le genre à battre tout le monde au billard. Mais il est fragile, il a peur. Socialement, il est frondeur, cynique, avec la réplique cinglante. Fumeur. Névrosé. Il enseigne la physique au cégep. Permanent. Il porte des pantalons de lin ivoire et une chemise à motifs similiafricains. SERGE : Trente-quatre ans. Le type même du bon gars. Le genre à vous offrir de venir repeinturer tout votre appartement quand vous dites que vous rénovez. Gentil, trop… Un peu mou, mais extrêmement serviable. Manuel. Névrosé. Pigiste en techniques d’architecture. Il porte un gilet à manches courtes genre Lacoste et des bermudas de coton. LE JEUNE ENTREPRENEUR : Vingt-huit ans. Derrière ce clown se cache un jeune entrepreneur à l’idéologie néolibérale. Type très travaillant, fristré mais résolument optimiste. Névrosé. Perruque orange. Costume bouffant aux couleurs criardes, maquillage abondant et faux nez rond en plastique rouge. Note : Tous les personnages de cette pièce ont des affections caractérisées par des troubles affectifs et émotionnels dont le malade est conscient mais ne peut se débarrasser, et qui n’altèrent pas l’intégrité de ses fonctions mentales. (Petit Robert, page 1269, au mot « névrose »). Chaque interprète doit donc cultiver le côté comique de cette névrose de fin de millénaire. Cette forme de névrose constitue une manière de sous-texte.

Extrait

« SERGE : Heu, je l'sais pas moi, je pourrais dire, heu, ben, l'automne, t'sé c'est beau les couleurs... T'sé les beautés de la nature... (Il perd un peu contenance. Très peu sûr de lui.) Faire des voyages, prendre des vacances, heu... Apprendre des nouvelles choses... L'autre soir en écoutant le Canal D j'ai vu un documentaire sur le bœuf musqué de la steppe russe... C'est, heu, c'est bon à savoir qu'y a des bœufs musqués dans ce coin-là. / BENOÎT, définitif : Deux bras. »

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