Le boxeur [2008]
(Lansman Éditeur, Belgique: 2009) 14.95$
Résumé Un homme au format surdimensionné marche seul dans Paris. Il s'adresse à une femme. Le bref regard, de deux secondes tout au plus qu'il reçoit d'elle, et le silence qui suit lui font revivre en un éclair quarante années de mépris envers lui. Une fois l'orage passé, la femme gît à ses pieds, défigurée. L'homme comprend qu'il est devenu un ours, blessé et féroce et attend la police pour se faire encager. La prison est bien loin de guérir sa violence refoulée. Ses barreaux l'exacerbent. L'homme si longtemps méprisé devient, en cellule, un boxeur adulé autant qu'haï. Son poids le fait s'engager dans une descente dont on ne se relève pas. Extrait « [L'HOMME] : Y'a toujours un moment, j'imagine, où à force de te faire cataloguer, tu finis par ressembler à l'image du catalogue. Combien de fois, les dimanches midi de retour d'église, de dîners de grand-mère et de parties de cartes, mes oncles m'ont dit : "Tu vas devenir boxeur!" Je voulais être architecte, j'allais devenir boxeur, c'était écrit sur mon ventre. La sentence familiale était tombée, irrévocable, tranchée dans les limites de ses propres ambitions. Dans une famille d'ouvriers ou de fermiers, tu vises boxeur pour atteindre les marches plus hautes de la renommée. Dans une famille de médecin, j'aurais eu le physique d'un footballeur universitaire ou d'un vétérinaire pour bestiaux ; peut-être garde du corps d'un premier ministre. Mais aucun fils de médecin, si gros soit-il, ne se fait dire des centaines de fois : tu vas devenir boxeur. » Revue de presse « L'audace de ce solo réside dans le passage d'un niveau de langage à un autre, dans l'exploration des accents qui s'opposent et s'unissent, dans la poésie qui s'élève et le langage cru qui tranche. En finale, le long silence avant les applaudissements marquait non pas l'hésitation du public, mais bien le respect mérité. » Sylvie Nicolas, Le Devoir, 9 février 2009 À propos de(s) l'auteur(s)
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