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Le souffleur de verre [2008]
Pour l’écriture de ce texte, l’auteur a bénéficié d’un atelier du CEAD avec acteurs, en novembre 2007. Nombre de personnages 13 Personnage(s), 6 Femme(s), 7 Homme(s), 13 Acteur(s) | |
Résumé Dans une salle communautaire au bout du bout de la terre, douze personnes racontent en boucle l'histoire d'un étranger arrivé avec son fils et son chien puis reparti. Chacun a son opinion et l'exprime à tort et à travers. Anarchie dans le dit comme dans ce que l'on cache. Un étranger arrive et fait naître incrédulité, espoir, accueil, suspicion puis rejet. Il repart sur la route d'où personne n'est jamais revenu. Les deux plus jeunes du groupe le suivent qu'on ne peut retenir. Une femme tombe. Ils ne sont plus que neuf. Toujours la même histoire.
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- Décor: L’Endroit
Une salle communautaire dans un village au bout du bout de la terre.
Premier mouvement
L’histoire de Parker et de son fils
Après avoir passé un certain temps dans une maison du village, Parker, son Fils et son chien
ont disparu sur une route dont tout le monde sait qu’elle ne mène à rien, et d’où personne
n’est jamais revenu. Qui a vu Parker (tous prononcent Parkèr sauf La Sourde) pour la dernière
fois et quand il est parti est le sujet du jour, le sujet de toujours.
Ils se connaissent jusqu’à l’usure. Ils parlent sans trop s’écouter, certains sont dissipés,
d’autres blasés, d’autres exaspérés par la conscience relative qu’ils ont du cercle vicieux où ils
sont enfermés, d’autres alternativement présents et en retrait.
Mais malgré les dissensions, pas un ne s’éclipse, ne s’extrait de l’Endroit.
Deuxième mouvement
Arrivée et départ de l’Étranger
Un Étranger arrive. Ça n’est pas arrivé depuis un temps immémorial. Il demande des précisions
sur Parker et sa maison. Bref moment de stupeur, puis d’inquiétude, puis le plaisir d’avoir un nouvel
interlocuteur encourage les confidences. Et l’intrigue se resserre à propos de Parker.
On voudrait retenir l’Étranger mais le mécanisme naturel et collectif du rejet - vieille pulsion
atavique - s’est spontanément emparé du groupe et l’Étranger, conspué, finit par quitter
l’Endroit pour prendre lui aussi la route du Nord.
Troisième mouvement
Chronique d’une disparition prévisible
L’auteur du Souffleur de verre, Denis Lavalou, a bénéficié, pour l’élaboration de la présente version de son texte, de deux résidences de création offertes par l’Usine C, à Montréal, du soutien artistique du Centre des Auteurs Dramatiques, d’une bourse du Conseil des Arts du Canada, et du soutien artistique, logistique et financier du Théâtre Complice.
- Indication de production: Théâtre Complice
- Caractéristiques des personnages: Le Patron
Figure d’autorité, sans que l’on sache s’il jouit d’un mandat officiel ou s’il l’est devenue par
la force des choses.
La Fille
La jeune trentaine. Fille du Patron. Avec le Fils, les derniers « jeunes ».
Le Chauffeur
Ancien chauffeur d’autobus scolaire.
Le Voisin et La Voisine
Figures tragiques d’un couple de vieillards. Les plus vieux de la colonie. Habitent la
dernière maison du village, voisine de celle où a habité Parker. N’ont jamais eu d’enfants.
Le Père
Agriculteur, veuf, père de cinq fils disparus à l’exception du dernier. Le plus taciturne.
Le Fils
Le dernier fils du Père. Jeune trentaine lumineuse et décharnée. On le dit mongolien,
malade, un peu débile. On ne sait rien.
La Sourde
Vieille fille. On ne sait pas quelle est la vraie mesure de son handicap. Elle sait en jouer.
La Commère
Veuve du dernier médecin du village. Elle dit tout ce qui lui passe par la tête - ou un peu
à côté.
Jeanne
Fille-mère, elle a perdu une petite fille dans des circonstances non élucidées et ne s’en
est jamais remise. Tendance récurrente à l’évanouissement.
L’Homme Colère
Se retient, se retient tout le temps, mais la conscience le travaille sans répit.
La Savante
Sa femme, encline à la rationalisation douteuse et excessive. S’écoute beaucoup parler.
L’Étranger
On ne sait rien de lui sinon qu’il vient du Sud et se dirigera vers le Nord.
Extrait « LE CHAUFFEUR, à la Voisine, puis à tous : Je sais. Voilà. Je sais. Ne t'en fais pas, c'est moi. Qui? Quand? Je sais. Tout. C'est acquis. Lui, non? pas grave. N'en parlons plus. On n'en parle plus, hein? On n'a qu'à plus en parler. Je m'excuse, je n'aurais pas dû… relancer le débat… inutile. Je sais et c'est réglé, ce sera réglé, une bonne fois… / JEANNE, l'interrompant : Non, pas réglé, pas réglé, c'est pas réglé, rien n'est réglé, je veux la retrouver. L'année dernière, je n'y crois pas. Trop longtemps que j'attends. Elle n'est pas morte, c'est pas vrai, c'est le Souffleur qui l'a volée pour transplanter son cœur à son enfant malade. C'est ça qui s'est passé et que vous ne voulez pas me dire. / LA SAVANTE : Non, Jeanne, ce n'est pas ça. / LE PATRON, à Jeanne : Arrête maintenant, tu dis n'importe quoi. / LA VOISINE, au Voisin : Oui, je t'en prie, arrête. Trouve. Retrouve. Que cela cesse, Dis. Dis-le, nom d'un chien mort. Tu le sais, n'est-ce pas? dis-le. Je ne me sens pas bien. Ça tourne, tourne… / LE VOISIN : Sais pas. / LA VOISINE : Mais… / LE VOISIN, rectifiant, à la Voisine : Plus, bon, je ne sais plus. J'ai su, je ne sais plus, c'est clair, non? / LA VOISINE : Dévorant - pardon, désolant. Désolée, je suis dévorée - désolée. Excusez. Excusez-le. Le… L'âge, le temps, le cerveau, les enfants, l'esprit, les enfants, les pierres, les enfants, la route, le Nord pathétique (se reprenant) - magnétique - pardon. C'est terrible, terrible. &(Au Chauffeur.) Toi? Tu sais? Tu sais donc, tu sais? Tu dis que tu sais, tu sais, oui? non? Oui? Dis ce que tu sais, hein? Là, maintenant. Dis, je veux bien. / LE CHAUFFEUR : Que je dise? » À propos de(s) l'auteur(s)
(Photo : Robert Etcheverry)
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Né en 1958 à Paris, Denis Lavalou a d’abord suivi sa formation à Paris (macirc;trise en lettres à Paris IV-Sorbonne et Cours d’art dramatique René Simon), puis au Canada (atelier de mise en scène du Conservatoire d’art dramatique de Montréal,...
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