Julien est le gardien du phare de l'Île aux Sabots depuis plusieurs années. Le gouvernement a annoncé la fermeture prochaine du phare. Le choc est brutal. Pas question qu'il quitte cet endroit. Il y a des turbulences. La tempête gronde à l'extérieur. Blessé, affaibli, Julien sera happé par des apparitions qui déferlent comme des vagues, parfois fracassantes, parfois caressantes. Il y a Cécilia, son grand amour. Son père, toujours aussi irascible. Antonin, son fidèle homme de main et Janvier son fils, disparu mystérieusement. Et aussi cette horde de chevaux sauvages qui a donné ce nom à cette île. L'Île aux Sabots.

«CECILIA: Le moment de la journée que je préfère. Quand tu reviens, après avoir allumé le phare. Cette lumière qui nous encercle, qui rythme nos soirées, nos nuits comme un cœur phosphorescent. C’est rassurant. Sur la côte, à chaque jour, j’attendais ce moment-là avec encore plus d’impatience, je m’ennuyais tellement de toi … Avant le souper, je marchais jusqu’au quai. Pis quand le phare clignotait au loin, je respirais plus profondément, j’étais en paix. Je me disais : C’est mon homme qui fait ça. C’est mon Julien qui fait danser la lumière. Il fait le plus beau travail du monde. Il protège les bâteaux, les navigateurs. Et quand le faisceau balayait la chaîne de montagnes derrière. Je m’écriais par en d’dans : C’est mon homme qui caresse les arbres avec ces mains de lune. Mon géant au regard de feu. Mon cyclope adoré. JULIEN: Veux-tu que je te dise! Ton cyclope adoré est aveugle pis en phase terminale, tabarnak! »