«MARIE : Ça mange quoi en hiver, une immortelle?! / GEORGE : Pareil que les autres. J’aimais aussi les petites choses de la vie : la nature, les animaux, faire des confitures, des conserves, coudre et bricoler pour le théâtre de marionnettes de mon fils Maurice! / MARIE : Camille, ma mère, elle les regardait de haut, mes marionnettes! Elle aurait voulu que je devienne tragédienne, comme elle! J’aurais pu, mais si on m’avait trouvée meilleure qu’elle, ou même juste aussi bonne, elle aurait commis l’infanticide!/ GEORGE : Je ne sais pas ce que ta mère pensait de tes marionnettes, mais moi j’ai toujours dit qu’elles obéissaient aux mêmes lois que le théâtre en grand. Jamais je ne les ai considérées comme une médiocre invention. Elles peuvent illustrer tous les mouvements de la vie, tous les appétits, toutes les passions! Regarde comme je pleure… (Elle pleure.) Regarde comme je ris… (Elle rit.) Regarde comme j’ai peur… (Elle tremble.) En prime, elles réclament peu d’espace et à moindres frais. (Saute du coq à l’âne, sort un petit miroir et se mire.) Tu as des amis, je peux inviter quelqu’un? Un artiste, un peintre à la mode, un poète… Taille moyenne, plus jeune que moi, forcément beau, obligatoirement talentueux… /
MARIE : J’attends déjà ma fille, Élisabeth, et Lili, ma petite-fille. Elles vont venir plus tard.»