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Pitié pour les vieilles chiennes sales [1996 - 1997] Partie du recueil: Trois sombres textes pour actrice éclairée (Les Herbes Rouges: Montréal, 1999)
Création Espace Libre, mai 1999 dans le cadre du Festival de Théâtre des Amériques Nombre de personnages 13 Personnage(s), 9 Femme(s), 4 Homme(s), 13 Acteur(s) | |
Résumé Autour de Mme Bouchard, « vieille chienne sale » à l'agonie, évoluent des personnages tous plus excessifs, excédés, extrémistes les uns que les autres : Ginette, sa fille, droguée à la souffrance; Aurore et sa marâtre; Hélène, qui voudrait être parfaite, et sa fille Normande, 7 ans, déjà victime de ses contradictions; et puis Lech Walesa, grand libérateur et petit fornicateur, prix Nobel de la paix...
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- Caractéristiques des personnages: [répartition des rôles à la création]
Comédien un :
LE PYGMÉE ACROBATE
Comédienne deux
MADAME BOUCHARD
Comédien deux
LECH WALESA
Comédienne trois
L'INFIRMIÈRE HAÏTIENNE
Comédien trois
CLARK
PAUL
Comédienne quatre
LA MARÂTRE
GILDA
Comédienne cinq
AURORE
GINETTE
NICOLE
Comédienne six
NORMANDE
Comédienne sept
HÉLÈNE
COMMENTAIRES DUBITATIFS SUR LES PERSONNAGES :
AURORE et LA MARÂTRE : Deux archétypes québécois légèrement remis à la mode décadente du jour.
Aurore devient une adolescente décrocheuse qui trouve dans sa grossesse le point culminant d'une vie ratée et une chance exceptionnelle de se faire un être sur mesure qui n'aimera qu'elle.
La Marâtre est Aurore vingt ans plus tard. Elle est tellement enfoncée dans son aliénation qu'elle pratique l'autodestruction sans même lever le petit doigt. Elles sont drôles et inquiétantes. Elles se bercent, immuables, toujours souffrantes.
MADAME BOUCHARD : Soixante-dix, quatre-vingts ans.
Vieille chienne sale à l'agonie. Elle est toujours en chaise roulante. Elle a un cancer généralisé qui a débuté dans la gorge. Elle a un implant qui lui permet de parler, quelquefois elle est obligée d'être branchée sur un respirateur. C'est un personnage grotesque mais surtout tragique. C'est sa conscience de ce qui aurait pu être qui lui fait si mal. Elle est provocatrice par son discours mais aussi provocante dans sa déchéance physique. Quelquefois son désespoir est insupportable.
GINETTE : La trentaine. Fille de Madame Bouchard.
Une femme ordinaire, habillée de manière ordinaire. Elle souffre. Sa vie, sa carrière, c'est sa souffrance. Elle est couverte de sang, réellement ou métaphoriquement. Elle hallucine comme sa mère. C'est une droguée de la souffrance. Pour elle, la vie est un gouffre, douillet.
HÉLÈNE : Trente, quarante ans.
Produit du postféminisme. Elle veut être une femme parfaite, comme toutes les femmes. (Celle qui dénonce la superwoman en est souvent une.) Elle veut réussir sa vie. Elle est prise entre une iconographie sociale qui la transforme en objet et des discours égalitaires ou radicaux qui la désignent comme sujet. Elle ne sait plus comment respirer. Éduquée et issue d'une classe sociale aisée, elle est mal à l'aise avec la classe populaire, sauf quand ils sont personnages sur une scène de théâtre. En d'autres mots, elle et ses amis consomment de la culture et de l'information. Ils savent un peu de chose sur à peu près tout. Elle élève sa fille, donc c'est une mère.
NORMANDE : Six ou sept ans. Fille d'Hélène et de Paul.
Notre avenir, comme le dit le cliché. Déjà troublée par les contradictions perverses de son éducation, elle essaie de comprendre quoi comprendre. Elle est sexuelle. Elle veut être « bonne » mais est fascinée par la destruction.
PAUL : Trente-sept ans.
Chum d'Hélène et père de Normande, le fils unique et préféré de Madame Bouchard. Un être positif qui n'aime pas les vagues. Il s'est aménagé un nid confortable dans sa tête, à l'abri du tumulte de la vie, à l'abri des cris et des grincements de dents d'Hélène.
NICOLE : Quarante et un ans. Amie d'Hélène.
Engagée dans la lutte des femmes depuis son adolescence. Elle a été marxiste-léniniste, elle a été lesbienne politique. C'est une personnalité à secte qui cherche le réconfort à travers quelques idées fortes et bien articulées. En ce moment, c'est une femme blessée parce qu'un homme l'a quittée pour une autre. Alors elle devient terroriste.
GILDA : Toujours jeune.
La femme, belle. Ell est bien sûr un mythe. Elle représente la vie et la mort, toujours si intimement liées. C'est la passeuse des âmes, la rieuse des drames. Elle est très sérieuse dans ce qu'elle est. Elle comprend bien sa place dans la chaîne alimentaire. Intense.
CLARK : Toujours jeune. Golfeur.
Homme élégant d'une sophistication et d'une cruauté très fin de siècle. Il ne croit plus en rien, sauf à ses obsessions. Gilda en est une. Il voudrait s'en libérer. À tous les soirs.
L'INFIRMIÈRE HAÏTIENNE : Trente, quarante ans.
Elle s'occupe de Madame Bo
Extrait « MME BOUCHARD : C'est vrai que ta vie est pas mal ratée. T'as le droit à un peu d'amertume. Chacun son tour. Pas capable de garder un homme, pas une cenne devant toi, bouffie en plus… / GINETTE : Schizophrène… / MME BOUCHARD : Ouin schizophrène. Je sais ben... Tu sais que j'ai honte de toi hein? / GINETTE : Oui je le sais. Ah j'voulais vous dire avant que vous mouriez après d'atroces souffrances. J'ai un nouveau chum : c't'un Noir… / MME BOUCHARD : Maudite plotte… » À propos de(s) l'auteur(s)
(Photo : Jean-François Leblanc)
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Auteure de 25 textes pour le théâtre et d'une trentaine de mises en scène et de mises en lecture sur les scènes professionnelles du Québec, Marie-Eve Gagnon se définit comme une passionnée de la vie en mouvement et des processus créatifs. On se souvient de Trois sombres textes pour...
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Disponible à la librairie du CEAD
À L'AFFICHE DU CALENDRIER DES AUTEURS
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