Des hommes, des femmes se retrouvent sur une île, faite de plages, de mer et de soleil, comme échoués pour la vie, pour la mort. Ils partagent un même destin, qu'ils soient blancs ou noirs, jeunes ou vieux, dans la marge ou dans la norme, sur cette île que tous les fléaux modernes attaquent : le racisme, le sida, l'indifférence. Cette île de bonheur et de malheur est la réplique de notre société où rien n'est jamais acquis, où tout doit se négocier. Mais sur cette île nue, la tendresse vient parfois chasser la grisaille et faire place à la joie.

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« TONY : [...] Tiens, regarde, Robert, ils ont fermé cet hôtel, ce restaurant, ces terrasses. Est-ce qu'ils fermeront tout dans l'île? (Échos de rires de joie.) Ils ont aussi fermé ce magnifique jardin où nous venions boire et danser toute la nuit autrefois. Les garçons venaient nous servir en short et bas blancs jusqu'aux genoux, l'innocence… ces visages rieurs, insolents, les joues hâlées sous la sueur… L'innocence… Aucune fleur dans ce jardin désormais, la porte est fermée, rien ne pousse plus. Le passage d'une guerre féroce qui ne fait aucun bruit. / ROBERT : Éric Donald, Vic, Réjean… Tony : Rien ne pousse plus ici, c'est fini. »

« L'île de Marie-Claire Blais, c'est le refuge des écorchés, des marginaux de toutes sortes; c'est un monde réinventé où les règles du jeu ne sont plus les mêmes. […] Marie-Claire Blais capte facilement l'imaginaire, elle laisse son lecteur parfaire son monde… » Jean Beaunoyer, La Presse, 7 mai 1988.