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Jusqu'aux os! [1993] (VLB Éditeur, 1995)
Création Théâtre Le Clou, octobre 1993 Nombre de personnages 3 Personnage(s), 2 Femme(s), 1 Homme(s), 3 Acteur(s) | |
Traduction(s) - Traduit en anglais par Deborah Cottreau, Bernard Lavoie sous le titre de To the Bone [1995]
- Théâtre Le Clou, à Vancouver, 2 mai 1995
Résumé Sa mère est au Mexique, son père à Shangaï : en leur absence, un jeune adolescent invite deux amies à partager son sous-sol et ses repas congelés. Tandis qu'il définit le genre d'homme qu'il veut devenir, l'une combat son insécurité et son matérialisme, et l'autre, Québécoise d'adoption, cherche ses géniteurs pour les féliciter de leur choix.
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- Indication de production: Utilisation de vidéo live
- Caractéristiques des personnages: Trois jeunes en cinquième secondaire&. :
MOI : Pourrait commencer toutes ses phrases par : « Moi, j’pense que… » Ne le fera pas, rassurez-vous. Mais tout le personnage est là. Bien entendu, elle ne s’en rend pas compte. C’est la Jewish Princess de la pièce; un peu Bette Midler dans un film de Woody Allen. Elle parle toute seule, souvent. On peut la traiter en stand-up comique. Quoi qu’elle en pense, car elle est très dure pour elle-même, elle est très belle, gracieuse, inconsciemment sexy même, brillante, extrêmement sympathique et mystérieuse. Du genre verbomoteur, elle ne livre pas l’essentiel et souffre véritablement. Ce qu’elle dit au sujet de ses parents est très juste. C’est là le drame. Elle vit le sort réservé aux personnes intelligentes dans une société nivelée par le bas. Elle doit s’en sortir.
TOI : Un corps. Avec ses pulsions, son dynamisme, sa masse fébrile et sensuelle. En dehors de lui, il y a les autres qu’il rencontre un par un : « Toi… » Quelque chose de félin dans sa façon d’observer et de jouir du simple fait d’avoir un corps. CE N’EST PAS UN MACHO OU UN OBSÉDÉ SEXUEL. C’est un adolescent très sain qui respire la santé. Il pourrait faire des publicités pour le lait à la télévision. Mais sa vie intérieure n’est pas simple. Il subit, lui aussi, très durement l’absence de modèle. Quand la pièce commence, il est dans un état qui pourrait le pousser à l’autodestruction. Malgré son apparente inertie, c’est lui le moteur de départ. Il a un contact très approfondi avec la matière. L’acteur qui l’interprétera devra adopter une façon de toucher particulière. On doit avoir envie de sentir le contact de sa main. Il représente les besoins assumés, ce qui est inhabituel et qui fait peur dans une société conformiste. C’est peut-être pourquoi ses parents sont absents. Il doit s’en sortir.
ELLE : Celle dont on parle mais qu’on ne connaît pas. J’ai voulu créer un personnage heureux. Mais, comme c’est ennuyeux, j’ai montré aussi quelques-uns de ses rêves. Elle n’a aucun problème à évoluer dans une société compartimentée, mais elle sait que ses motivations sont sans doute terriblement puissantes et effrayantes. L’interprétation doit relier le mystère des origines (ses parents naturels inconnus) et l’inconscient. Elle n’est pas passivement heureuse, elle est activement engagée dans la traduction du monde afin d’y être heureuse. La vidéo représente ce regard vers l’extérieur et, plus tard, vers l’intérieur. Elle sait qu’il faut briser les statues, détruire les images. C’est une femme d’action et de sang-froid. Elle sait qui elle est et elle connaît son corps. Ce savoir lui donne une sérénité exceptionnelle dans une société insatisfaite et névrosée. Elle doit s’en sortir.
- Chansons: 3 chansons sur des musiques de Sylvain Scott
Extrait « MOI: Moi, j'm'excuse, mais j'aime pas juste m'exciter, pis m'énerver, pis me garrocher sur les murs, pis envoyer chier le monde, pour montrer que je suis libre. C'est pas que je sois trop sérieuse, j'aime ça rire. Mais j'aime plein d'autres choses pis j'ai pas de temps à perdre. À vingt ans, Rimbaud avait déjà fini d'écrire, Nelligan était fou, Picasso était un génie, pis moi, je l'sais pas qu'est-ce que j'vas être, mais... » Revue de presse « Ce qui frappe d’abord dans cette production jeunesse destinée aux 14-18, c’est la pertinence et la justesse du texte d’Alain Fournier. […] cela se traduit dans un langage éclaté où tous les débordements, où toutes les transgressions sont possibles à tout moment et c’est précisément cette langue là que parlent les trois personnages. » Michel Bélair, Le Devoir, 14 février 1995.&r
« Un texte intelligent et décapant. » Sonia Sarfati, La Presse, 11 février 1995. À propos de(s) l'auteur(s)
(Photo : Bernard Préfontaine)
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Formé en interprétation au Conservatoire d'art dramatique de Montréal (1973), Alain Fournier a joué sur de nombreuses scènes et à la télévision, autant dans des téléthéâtres que dans des séries. Il a signé une cinquantaine de mises en scène...
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À L'AFFICHE DU CALENDRIER DES AUTEURS
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