Le temps d'une vie [1973]
(Leméac Éditeur, 1974)
Traduction(s)
Résumé Chronique intime de la vie campagnarde de Rosana Guillemette et sa
soumission aux valeurs traditionnelles; les joies et misères de son
existence, de sa naissance vers 1900 à sa mort dans les années
soixante. Plus que le destin d'un personnage, c'est la condition
d'un peuple qui est mise en lumière. Extrait « ROSANA : Les garçons qui sont v'nus m'voèr après, tous ceux qui v'naient icite, j'sais ben que c'taient des bons garçons, pis qu'y avait des bons partis là-d'dans. Mais c'est-y d'ma faute, si j'trouvais qu'y avaient toutes l'air noèrs comme el poêle, laites comme el'yabe, pis ennuyants comme el'carême à côté d'Willy?… Willy, j'l'aimais, lui… Après, ben… après j'ai eu pour mon dire que, si on'nn a pas envie, c't'ed ben aussi ben qu'on s'marye pas. / CHARLES-ÉDOUARD, doucement : Voyons, Rosana!… Qu'est'c' tu veux? Faut toujours finir par s'faire une raison. (Un temps assez long. Rosana ne dit rien.) Quant' ton frère, Georges-Albert, est parti en ville, pis qu'y a désarté' a terre, penses-tu qu'j'ai pas attendu, moè'tou? Penses-tu qu'j'ai pas trouvé ça dur, d'avoèr eu yen qu'un garçon, pis qu'y s'en aille de même, just'quand y aurait commencé à êt'bon pour êt'capab' de m'aider, pis que j'soye ôbligé d'fair' venir des étrangers, pis d'les payer, si j'voulais avoèr queuqu'un pour travailler avec moè?… Moè'tou, j'me sus faite une raison. Faut toujours s'faire une raison. » Revue de presse « Une pièce universelle qui a déjà traversé les frontières et qui traversera le temps […]. Une pièce à voir une fois dans sa vie : c'est tout le Québec qui s'y retrouve. », Jean Beaunoyer, La Presse, 24 février 1988.&r
« Une écriture d'une éclairante sobriété et d'une grande tendresse la véhicule. C'est du "joual". Pas celui de l'indifférence, celui du cœur et de sa poésie. De cette langue, Roland Lepage fait un écrin d'un moelleux velours pour nos souvenirs.[…]. Ces mots naïfs, frustres et nets forment la litanie de nos profondeurs. » Jean St-Hilaire, Le Soleil, 15 avril 1988.&r
« Le temps d'une vie est un de nos classiques qu'il faut voir et revoir. C'est le triomphe de la simplicité, jusqu'au dépouillement le plus rigoureux, c'est la richesse d'une langue québécoise trop longtemps battue, c'est l'authenticité des personnages et la pureté d'écriture d'un auteur. […] Une langue si riche, si forte, si vraie, qu'on se demande où et quand nous l'avons perdue. […] Personne ne nous a parlé avec autant de vérité et de richesse. » Jean Beaunoyer, La Presse, 18 septembre 1987.&r
« C'est que la simplicité, ici, n'est pas reproduction mais quintessence, c'est que la convention et l'illusion sont la marque du (grand) théâtre. » Alain Pontaut, Le Devoir, 23 février 1988.
« Lepage nous met constamment en état d'équilibre entre le dit et le ressenti, nous redonne une façon de parler. Les mots ne choquent plus, au contraire, ils nous attirent par leur sonorités et leur images porteuses de vibrations profondes et charnelles. » André Dionne, Lettres Québécoises, n°1, mars 1976. À propos de(s) l'auteur(s)
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