Dans le tumulte de questions soulevées par le monde déshumanisé dans lequel il vit, Anky veut mettre ses pensées au diapason, faire chanter en chœur les sentiments contradictoires et tirer une certaine harmonie de son désordre le plus intime. Interpellé par toutes ses voix intérieures, il lutte pour qu'un certain accord s'établisse entre elles. Les multiples voix de ce personnage tourmenté livrent un texte poétique qui a tout de la partition musicale, par ses mouvements, ses tempos, ses harmonies.

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« [ ANKY ] : J'en appelle à la douceur d'une brise sur la joue à l'aube lorsque regardant au loin vers le large on aperçoit soudainement le soleil qui vient jeter tout l'or du ciel sur les flots et nous baigne de cette chaleur matinale qui rappelle aux amoureux que le repos de leur présence commune en un seul et même point de l'univers n'a d'égal que le chant d'oiseaux improbables qui en s'enchevêtrant élèvent une harmonie impossible sous la lune toujours en veille à l'heure sonnante de la rosée. »

« Les tableaux s'avèrent non seulement courts, mais bien circonscrits. Amateur de contradictions et d'oxymores, Lapointe crée bon nombre d'images insolites, tant auditives que graphiques. » Hervé Guay, Le Devoir, 20 mai 2008&r « […] Lapointe l'inscrit dans un cycle dit de la disparition. Le terme intéresse aussi bien la forme que le fond du projet. Lapointe cherche à dissoudre les actes d'écriture et de parole dans l'acte d'écoute, à percer nos défenses intellectuelles pour que le propos répande tout son sens. Y arrive-t-il? Non, répondra celui ou celle qui croit que la reconnaissance du pire ne peut être que le préalable au meilleur à construire. Par con­tre, qui estime que l'artiste doit exprimer sans réserve ce qu'il ressent, si sombre soit sa lecture, trouvera son compte dans cette production à la plastique sonore et visuelle séduisante, à défaut d'être apaisante. » Jean Saint-Hilaire, Le Soleil, 18 mai 2008