Philippe a 24 ans, il n'aime pas et refuse d'être aimé. Il se détruit, suivant cette obscure lumière qui pousse certains êtres à se consumer pour elle, par tous les moyens possibles : drogue, sexe, alcool, prostitution. Un dimanche, très tôt le matin, sa mère et lui se réveillent en même temps. Il est en plein bad trip, dans un lit qui n'est pas le sien, entre deux corps qu'il ne connaît pas; elle fait des cauchemars, seule dans sa maison de l'Assomption. Il a l'impression qu'elle le rappelle à lui; elle a le pressentiment que quelque chose d'horrible s'est produit.

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« MYRIAM : Et quand enfin le miroir se brise et qu'on voit sous l'eau, Henri, qu'on voit - pas ce qu'on a toujours vu, pas ce qu'on est, pas ce qu'on a construit - on voit… notre enfant… transformé en… en tout ce qu'on avait jamais vu, en ce qui était enfoui de l'autre côté de nous. Quand on voit et qu'on comprend que malgré tout, ça nous appartient : toute cette destruction, tout ce désespoir, tout ça… Quand on comprend que c'est notre fils, que ça vient de nous, et que c'est tout ce qui nous reste...»

« De Rimbaud à Tremblay, en passant par Nelligan, on choisit d’écrire probablement pour «tuer» ses parents, afin de pouvoir les ressusciter allégoriquement dans une œuvre. On deviendrait auteur pour se révolter, puis se réconcilier avec la vie… et avec ceux qui nous en ont fait cadeau. Éric Noël fait cela avec sa pièce Faire des enfants . »&r « L’auteur de 25 ans propose un texte sombre et lumineux, précurseur d’une belle œuvre à venir. »&r « Avec un talent et une urgence de dire qui secoue le spectateur dès ses premières répliques, Faire des enfants nous touche droit au cœur. »&r « Au début, on pense aux pièces de Brad Fraser, en se demandant où tout ce sexe nous mènera bien. Puis apparaissent d’autres personnages : la meilleure amie, la mère, le père et la sœur de Philippe [le personnage principal]. Faire des enfants transcende alors la description d’un milieu pour s’envoler vers un autre univers. Et toucher à l’universel. L’œuvre expose une vérité essentielle : la quête d’amour. Or Philippe se juge indigne d’affection; sa quête se transforme donc en entreprise d’autodestruction. Il plonge dans la tragédie. Pure et sublime. » &rLuc Boulanger, Le Devoir, 11 mars 2010