ACCUEIL » Nouvelles Joyeuses fêtes! Jeudi 18 Décembre 2014 Les bureaux du CEAD sont fermés du 22 décembre au 2 janvier inclusivement. L'équipe du Centre des auteurs dramatiques (CEAD) vous offre ses meilleurs vœux! Que l'année 2015 soit lumineuse et riche en découverte! Pour accompagner ces vœux, nous souhaitions partager avec vous un mot inspirant de Lise Vaillancourt, auteure dramatique, présidente du CEAD et vice-présidente de la Fondation du CEAD. Ce texte a été prononcé à l'occasion de la remise des prix de la Fondation du CEAD le 1er décembre dernier au Monument-National. Tout d'abord: le sens que ça a, l'écriture dramatique. Écrire est un geste souverain. Sur le territoire où l'on se trouve, on décide de tout: ce qui sera défendu comme parole, comment l'histoire sera racontée et même qui vivra et qui mourra. Quand on écrit, on bâtit, on construit, on érige des architectures qui parlent. En premier, la pièce, avant d'être incarnée par les corps des acteurs. C'est ça: une grande architecture sonore. Pour emprunter une image de la pièce Le Carrousel à la grande Jennifer Tremblay, nos pièces sont des mécaniques fragiles et complexes qui tournent. Nos histoires modernes sont puisées à même les grands contes ancestraux, du temps où les animaux et les astres se réunissaient dans le firmament pour des réunions qui duraient toute la nuit, comme l'évoque puissamment Jovette Marchessault dans son texte Les vaches de nuit. Écrire une pièce, en somme, c'est faire beaucoup avec beaucoup, puisqu'on puise à même la richesse de notre histoire humaine et de la fiction qui nous fonde. Une réalité, on a beau baigner dedans à longueur de jour, ça ne se voit pas, ça ne se regarde pas; ça s'invente! On l'écrit avec la langue de la démesure. Vous comprendrez alors que des mots comme austérité sont des mots étrangers à notre ouvrage. Et nous savons en fin de compte que ce n'est pas nous qui définissons la beauté puisque c'est la beauté du monde qui nous définit. Et maintenant: le sens que ça revêt d'être en nomination. C'est la reconnaissance de nos architectures sonores dans la cité qui côtoient les architectures de pierres ou de béton. Remettre ces prix, c'est soutenir nos fictions, le miroir que l'on tend, le besoin de constituer un «nous» durant une représentation, le besoin de nous faire raconter notre histoire. La prise de parole, c'est ce qu'il y a de plus difficile à faire, car la parole, elle, ne se donne pas. Il faut savoir la prendre. Et quand on la prend, on a la responsabilité d'elle, c'est-à-dire du lien que l'on crée avec l'Autre, avec les autres. Les prix de la Fondation du CEAD, c'est aussi le soutien à cette parole prise par les auteurs dramatiques dans un pays. La Fondation du CEAD aura 30 ans en 2015. Elle a été fondée en 1985 par Michel Garneau, Suzanne Lebeau, Claude Poissant, Hélène Dumas et Céline Marcotte. Ils ont souhaité doter les auteurs dramatiques d'un outil philanthropique leur permettant de sauvegarder leur développement par la création d'un fonds. En 2015, le CEAD fêtera ses 50 ans. Ce sera le temps de grandes festivités auxquelles je vous convie dès maintenant. 2015, c'est demain. Bravo aux auteurs en nomination! Mille mercis aux administrateurs de la Fondation du CEAD qui donnent TOUS de leur temps généreusement et bénévolement! Longue vie à tous et à toutes! Et que vive le théâtre! Lise Vaillancourt « Retour |