Ce «monologue en cinq temps» donne voix à un personnage que l'on devine atteint du sida et qui s'adresse – tout en ne s'adressant pas – à son partenaire. Le monologue est au présent (comme dans Nature morte dans un fossé de Fausto Paravidino), ce qui donne une immédiateté réelle au personnage, à ses actes et à ses pensées. La langue, tout en donnant l'illusion d'une parole orale quotidienne, est en fait très construite, continuellement irriguée par des images immédiatement percutantes, souvent de nature récurrente, ce qui donne au texte une cohésion poétique et dramatique d'une belle tenue.

L'univers du personnage est solidement esquissé. En fait, le texte joue continuellement sur la tension entre, d'une part, la netteté presque détachée de la langue et, d'autre part, la dureté douloureuse des situations.

Le CEAD est heureux de couronner un jeune auteur qui, déjà, manifeste une maîtrise certaine de l'écriture dramatique.

 

Le lauréat se méritera un parrainage d'une douzaine d'heures avec un auteur senior du CEAD.