ACCUEIL » Nouvelles Un étudiant du Cégep de Rimouski remporte le prix de l’Égrégore! Mardi 6 février 2018 Jean-Christof Cloutier-Ross, étudiant en option Théâtre au Cégep de Rimouski, est le grand gagnant de la 23e édition de l’Égrégore, le Concours intercollégial d’écriture dramatique produit par le Réseau intercollégial des activités socioculturelles du Québec (RIASQ). Son texte, 37,4 livres, sera mis en lecture et présenté le 21 avril prochain lors de la 32e édition de l'Intercollégial de théâtre au Collège de Maisonneuve à Montréal, ainsi que le 9 mai 2018 au 17e Festival du Jamais Lu au Théâtre Aux Écuries à Montréal. 37,4 livres a été sélectionné par un jury coordonné par le CEAD et composé de Marianne Dansereau, de Jean-Philippe Lehoux et de Jean-Philipe Baril-Guérard. Le lauréat bénéficiera d'un parrainage d'écriture de neuf heures du CEAD.
Résumé de la pièce
Un jour, Nathan fait l'erreur de mettre les pieds sur la balance. 37,4 livres de trop s'affichent au compteur. Pendant ce temps, Annah veut comprendre le monde en suivant les escapades de son chat. Très loin, trop loin, sur un autre continent, Jessica tente de se trouver du travail. Tout le monde cherche quelque chose, mais personne ne sait vraiment quoi. Sauf peut-être Nathan. C'est facile de savoir pourquoi on a pris du poids, non? Il suffit d'aller voir le médecin, ou la psychologue, ou la voyante, ou… Finalement, il n'y a peut-être que le chat qui connaît vraiment la réponse. Mot de l'auteur
«Le concept de 37,4 livres est arrivé dans ma tête de la même façon que l'histoire de Nathan; en regardant la balance. Ses propos sont arrivés plus tard, lors d'un voyage essentiel à tout bon Québécois en crise existentielle; l'Ouest. La graine était là depuis un moment, comme une tumeur derrière ma tête. Ce que j'ai vécu par après l'a arrosée et a permis à l'histoire de germer. Mais très lentement. Tellement lentement que j'ai laissé grandir cette tumeur jusqu'à cinq jours avant la date de remise. Le processus d'extraction pour la mettre sur papier a donc été rapide, certes, mais extrêmement laborieux. J'aimerais profiter de ces lignes pour m'excuser à mes enseignants d'avoir raté ces quelques cours qui m'ont permis d'écrire, et remercier mes collègues de m'avoir remplacé au travail. Bien que stressante, cette période d'écriture intensive m'a permis de plonger dans mon univers absurde comme jamais auparavant et de m'approprier des personnages au point de penser comme eux. J'ai aussi découvert que l'écriture d'une pièce est un processus extrêmement humble, car il faut s'inspirer de sa propre vie et d'éléments personnels pour les transformer en quelque chose d'universel où plusieurs peuvent se reconnaître. J'ai voulu écrire une pièce absurde, mais pas sans raison. Je me suis donc retrouvé à faire de la critique malgré moi. J'ai voulu faire de grandes réflexions sur de petits sujets, comme le feraient les adultes, mais j'ai fait de petites réflexions sur de grands sujets, comme un enfant. 37,4 livres, c'est une pièce qui projette de tous les côtés et qui fait perdre le contrôle, un peu comme le passage dans la vie adulte.» Biographie
Je ne mentirai pas, j'ai commencé le théâtre à cause d'une fille. J'étais le seul garçon de toute la troupe. Au final, je suis tombé en amour avec le théâtre. J'aimais comment cet art me permettait de devenir ce que je voulais en un claquement de doigts. Si bien que l'année suivante, je participais à trois comédies musicales! Je créais des personnages qui restaient ancrés en moi, que je pouvais réutiliser pour des improvisations ou des sketchs. Durant quelques nuits d'insomnie sont nées des histoires complètes dans ma tête. Pour ne pas les oublier, je me suis mis à les écrire. Pour ne pas qu'elles ne restent que des notes de bord de lit, j'en ai fait des courts-métrages, des saynètes et des nouvelles. Peu après, j'ai été invité sur la scène de slam. J'ai été disqualifié, mes textes étaient trop longs. Malgré tout, j'ai continué à écrire et j'ai pris ma revanche. Je me suis découvert une passion pour le mélange de la poésie et du jeu d'acteur. Pendant ce temps, je suivais des cours d'interprétation théâtrale au Cégep de Rimouski. En lisant et en assistant à des pièces dans le cadre des cours, des idées encore plus grandes commençaient à voir le jour. Trop grandes pour les trois minutes imposées par le slam. Trop grandes pour des petits sketchs. Il me fallait faire quelque chose de gros. Je finis maintenant mon DEC en option théâtre et je me suis permis d'écrire ces grands projets. Il me reste beaucoup d'idées, de temps, mais je crois qu'il va me manquer de papier dans mon imprimante. À propos de l'Égrégore
Le concours de l'Égrégore, nom du premier théâtre expérimental ayant vu le jour à Montréal en 1959 sous l'égide de Françoise Berd, est produit par le RIASQ en collaboration avec le CEAD et le Jamais Lu. Ce concours a vu naître plusieurs écrivains et metteurs en scène depuis sa création, notamment Simon Boulerice, Pierre-Luc Lasalle, Julie-Anne Ranger-Beauregard, Sarah Berthiaume ainsi que plusieurs autres. Le prix est décerné grâce au soutien financier du ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, en collaboration avec les Éditions Fides. « Retour |