Tit-Coq [1948]
(Éditions Beauchemin, 1950, épuisé; Éditions Quinze, 1990)
Traduction(s)
Résumé Au cours de la Seconde Guerre mondiale, un orphelin découvre les
joies de la famille et établit des plans d'avenir avec la fille de
la maison. Il part pour le front et, à son retour, il apprend
qu'elle n'a pas eu le courage de l'attendre. Extrait « MARIE-ANGE : Parle… je t'en supplie! / TIT-COQ : Ce que j'avais à te dire, c'était clair et net… mais depuis que j'ai mis les pieds ici-dedans… Oui… Malgré moi, je pense à ce que ç'aurait pu être beau, cette minute-ci… et à ce que c'est laid… assez laid déjà sans que je parle. Mais s'il y a une justice sur la terre, il faut au moins que tu saches que t'es une saloperie! Une saloperie… pour t'être payé ma pauvre gueule de gogo pendant deux ans en me jurant que tu m'aimais. C'était aussi facile, aussi lâche de me faire gober ça que d'assommer un enfant. Avant toi, pas une âme au monde s'était aperçue que j'étais en vie; alors j'ai tombé dans le piège, le cœur par-dessus la tête, tellement j'étais heureux! T'es une saloperie! Et je regrette de t'avoir fait l'honneur dans le temps de te respecter comme une sainte vierge, au lieu de te prendre comme la première venue! (Sortant l'album de sa vareuse.) Je te rapporte ça. Au cas où tu l'aurais oublié avec le reste, c'est l'album de famille que tu m'as donné quand je suis parti… Il y a une semaine encore, j'aurais aimé mieux perdre un œil que de m'en séparer. Seulement je me rends compte aujourd'hui que c'est rien qu'un paquet de cartons communs, sales et usés. Tu le jetteras à la poubelle toi-même! Maintenant, je n'ai plus rien de toi. À part ton maudit souvenir… Mais j'arriverai bien à m'en décrasser le cœur, à force de me rentrer dans la tête que des femmes aussi fidèles que toi, il en traîne à tous les coins de rue! » Revue de presse « On a coutume de dire que la pièce de Gratien Gélinas a posé les fondations de la dramaturgie québécoise. Un théâtre dont la famille sera, bien entendu, l'axe principal, le microcosme fondateur, mais surtout dans ses failles […]. Aujourd'hui, 51 ans après sa création, Tit-Coq reste une histoire touchante, où ressortent l'humanité, le talent pour camper les personnages et la verve gouailleuse de Gélinas. » Marie Labrecque, Voir, du 7 au 13 octobre 1999.&r
« Comme tout bon classique qui se respecte, Tit-Coq s'appuie d'abord sur une trame riche en ressorts dramatiques. (…) Le Tit-Coq de Gélinas a des airs de parents éloignés qui nous ressemble étrangement par ses complexes bien québécois, son identité incertaine, sa solitude et ses colères sans lendemain. » Stéphane Pilon, La Presse, 2 octobre 1999.&r
« Une des grandes richesses de la Pièce de Gratien Gélinas réside dans la vivacité d'esprit qui l'anime tout entière. » Sylvie Moisan, Le Devoir, 19 janvier 1993.&r
« Théâtre d'émotions avant tout, Tit-Coq demeure un monument qui a inspiré toute notre dramaturgie populaire. Au détour d'une phrase, dans la fibre d'un sentiment, j'ai entendu du Dubé, du Tremblay, du Germain. Tit-Coq n'est pas entré dans la famille canadienne-française, mais il a créé la québécoise. » André Dionne, Lettres Québécoises, n°24.&r
« Tit-Coq fut créée, en mai 1948, et connut aussitôt un énorme succès […] Gratien Gélinas allait créer, à l'instar des dramaturges précédents trop influencés par les classiques français ou le burlesque américain, la première pièce authentiquement québécoise. » Louis Fiset, Voir, du 21 au 27 janvier 1993. À propos de(s) l'auteur(s)
|