« Père » du théâtre québécois, né à Saint-Tite-de-Champlain le 8 décembre 1909, Gratien Gélinas, autodidacte, fait du théâtre amateur avec la section française du Montreal Repertory Theatre, puis avec une troupe qu'il fonde avec les anciens du Collège de Montréal. En mai 1936, il amorce sa carrière de comédien professionnel dans une revue de Louis Francœur et Jean Béraud. Il crée à la radio le personnage de Fridolin, qui monte sur la scène du Monument-National le 3 mars 1938 et devient, jusqu'en 1946, le personnage central des revues
Fridolinons, rassemblées et publiées sous le titre de
Les fridolinades. Pendant la guerre, il fonde la compagnie de cinéma Excelsior puis, en 1957, la Comédie-Canadienne, qu'il dirige jusqu'en 1972. De 1969 à 1978, il est président de la Société de développement cinématographique. En plus de ses pièces, jouées dans plusieurs pays, il a écrit pour la télévision (
Les quatre fers en l'air). Nous avons pu le voir au cinéma (
Les tisserands du
pouvoir) et à la scène dans sa toute dernière pièce
La passion de Narcisse Mondoux, dont il a donné au-delà de 300 représentations. Membre de la Société royale du Canada depuis 1958, il s'est vu décerner plusieurs doctorats honorifiques. Il a reçu en 1967 le prix Victor-Morin et la médaille de l'Ordre du Canada, celle de l'Académie canadienne-française et le prix international de l'Écriture qu'accordait pour la première fois la maison Dupont, de Paris, en 1989. En 1990, le titre de personnalité de l'année lui était décerné par le journal
La Presse. SRC/Stanké publiait en 1993
Gratien, Tit-Coq, Fridolin, Bousille et les autres, des entretiens
entre Gélinas et Victor-Lévy Beaulieu. En 1991, le Centre des auteurs dramatiques créait le Fonds Gratien-Gélinas pour promouvoir la dramaturgie québécoise. Gratien Gélinas est décédé le 16 mars 1999. &r(Photo : Jean-Guy Thibodeau)