Bousille et les justes [1959]
(Institut littéraire du Québec, 1960, épuisé; Éditions de l'Homme,
1967; Éditions Quinze, 1990)
Traduction(s)
Résumé Satire mettant en scène la famille Grenon, venue à Montréal pour
assister au procès d'un des fils, Aimé, accusé de meurtre. Dans une
chambre banale d'un hôtel de deuxième ordre, la tension monte et
les membres de la famille, apparemment honnêtes et bien-pensants,
se montrent sous leur vrai jour : fourbes et impitoyables. Ils
poussent Bousille, le simple d'esprit, à se parjurer. Il ne
survivra pas à cette souillure. Extrait « BOUSILLE : (Lève la tête et regarde les deux hommes à tour de rôle, consterné:) Vous ne pouvez pas me demander de faire une chose pareille. / HENRI : Quoi? / BOUSILLE : Vous avez bien que ce serait un faux serment... / HENRI : Écoute, toi... / BOUSILLE : (Le sang glacé:) Le bon dieu me laisserait retomber dans mon vice, sûr et certain... / HENRI : (Pris d'une rage de sourde:) Je t'avertis charitablement: le temps de naisier est fini. » Revue de presse « Créée en 1959, juste avant la Révolution tranquille, au moment où le Québec prenait son élan pour s'affranchir de l'emprise de la religion, cette pièce est considérée à juste titre comme la plus forte de Gélinas et l'une des plus marquantes de la dramaturgie des 50 dernières années. » Solange Lévesque, Le Devoir, 15 novembre 1999.&r
« Une solide structure dramatique, des personnages emblématiques mais bien campés, une plume qui peut être acide, un sens de la réplique et du détail révélateur : c'est tout ça qu'on retrouve dans Bousille. Des qualités qui ne vieillissent pas. Ce drame à la progression implacable comme une tragédie (qui respecte d'ailleurs l'unité de lieu et d'action) noue toujours la gorge. C'est l'hécatombe des purs au pays des corrompus et de ceux qui s'aveuglent volontairement. Refrain bien connu dans l'imaginaire québécois, les hommes y sont tous faibles, violents ou benêts. » Marie Labrecque, Voir, du 22 juin au 1er juillet 1996.&r
« Le portrait dramatique que Gratien Gélinas brossait à la veille de la Révolution tranquille de sa propre société, il est indéniable que personne d'autre avant lui ne l'avait fait avec autant d'acuité. Encore aujourd'hui, c'est par cela que vaut sa pièce - et aussi parce qu'avant d'entrer dans la modernité, le théâtre québécois se devait de maîtriser le drame bourgeois. Cela Gratien Gélinas l'a atteint avec Bousille . » Hervé Guay, Le Devoir, 27 juin 1996.&r
« Bousille demeure une œuvre immensément intéressante autant par son écriture dramatique, par sa technique de construction, par la place historique qu'elle occupe et par la société qu'elle décrit, à la fin du régime duplessiste, que par son thème, qui veut que la raison du plus fort soit toujours la meilleure ou que l'imbécile heureux puisse le rester, tant qu'il ne dérange pas. […] Peu d'auteurs, même très contemporains, maîtrisent aussi bien que Gélinas les règles de l'exposition d'une situation et de la représentation des personnages : le premier acte terminé, le ressort de la tragédie est parfaitement monté, et chacun des protagonistes est bien en place sur l'échiquier des conflits. […] Pas d'action superflue, un dialogue où chaque réplique est significative, des moments de rires, des instants de tendresse. » Jean-Louis Tremblay, Cahiers de théâtre Jeu, n°41, décembre 1991.&r
« Gélinas brosse le tableau cinglant d'une société pétrifiée dans la bigoterie et le mensonge. Sans que sa charge assomme. Le comique sourd sans cesse de répliques à double sens, de mots colorés et de jeux de scène, le drame nous est sucré sans perdre jamais ses relents de fiel. » Jean St-Hilaire, Le Soleil, 22 avril 1990.&r
« Bousille est une pièce forte, la meilleure de Gélinas. » Robert Lévesque, Le Devoir, 18 avril 1990. À propos de(s) l'auteur(s)
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